Header Image

Elon Musk

Elon Musk ou Steve Jobs, fort semblable.

En effet, ces deux personnes, deux bâtisseurs, sont professionnellement selon les biographies,
très semblable dans leur gestion et leur caractères au travail.

Musk

Bienvenue à « Musk Land » ! Pour écrire son ouvrage consacré au parcours d’Elon Musk, le journaliste Ashlee Vance s’est rendu au siège de l’entreprise SpaceX, spécialisée dans les fusées low-cost. SpaceX c’est l’une des réussites de Musk avec Tesla Motors, fabricant de voitures électriques. Tous les entrepreneurs qui se rêvent démiurges (démiurges se traduit par : un être responsable de la création de l’univers) bâtissent un siège aux proportions déraisonnables. Ce « rectangle de 50 000 mètres carrés (…), cette usine de fusées » accueille donc en son sein les projets fous d’un homme qui l’est tout autant. « Vous me prenez pour un dingue? » fut d’ailleurs la première question posée par Musk à son biographe.

Sauveur de l’humanité

Dès les premières pages, on se rend compte que le journaliste est plutôt séduit par son sujet. Et il n’y va pas de main morte dans le registre laudateur (personne qui fait un éloge). « Il est le génie habité de la quête la plus ambitieuse jamais réalisée, écrit-il dans l’introduction. Il n’est pas tant un PDG aspirant à faire fortune qu’un général menant ses troupes à la victoire. Là où Mark Zuckerberg veut vous aider à partager des photos de bébés, Musk veut… eh bien, sauver l’humanité d’une disparition accidentelle ou auto-infligée. » A quoi ressemble la vie de ce personnage étonnant? A rien de normal. A la tête de Tesla et de SpaceX, Musk partage son temps entre les deux entreprises et ses diverses obligations professionnelles et familiales – l’homme a cinq enfants et deux divorces à son actif. Toujours entre deux avions, le patron ne perd pas une minute entre un codir (comité de direction), une rencontre avec Barack Obama et un week-end à Yellowstone à l’invitation du patron de Google.

Il dormait sur un pouf à côté de son bureau

En 1995, à 24 ans Elon Musk crée sa première start-up, baptisée Zip2 et qui se voulait un annuaire en ligne des commerces associé à une carte. Pour y parvenir, l’homme a travaillé « au-delà de ses limites », nous apprend l’ouvrage. « Musk ne semblait jamais quitter l’entreprise. Il dormait comme un chien dans son panier, sur un pouf à côté de son bureau. « Il prenait peut-être une douche le week-end », confesse un ancien associé. » Une exigence personnelle qu’il applique à ses collaborateurs et salariés. « Il arrive à Musk de fixer, pour des produits très difficiles à réaliser, des délais de livraison qu’aucun dirigeant n’aurait jamais envisagés », raconte Ashlee Vance. Selon Kevin Brogan, ancien de la maison, Musk « est capable de mentir effrontément à propos des délais. Il indique la chronologie la plus ambitieuse qu’on puisse imaginer en présumant que tout ira bien, puis il la raccourcit encore en considérant que tout le monde peut travailler plus dur. »Pour y parvenir, il a une technique de management bien à lui. « J’ai besoin que l’impossible soit fait pour vendredi 14 heures. Peux-tu le faire? » Cette façon d’interroger un ingénieur transforme la contrainte d’une date butoir en un défi individuel… Le principe directeur à « Musk Land » ? « Se donner à son travail et le réaliser ». Sans jamais attendre d’ordres, d’instructions détaillées ou même d’avis. « Musk réclame souvent des propositions très détaillées sur la réalisation des projets, des prévisions jour par jour, heure par heure et même des comptes à rebours minute par minute. Il fallait même demander la permission d’aller aux toilettes », se souvient Kevin Brogan. Ce travail est assorti d’un niveau de contrôle effarant sur l’ensemble des activités de ses entreprises. Une anecdote rapportée dans la presse britannique le 3 février dernier prouve la personnalité rugueuse de Musk. Vexé par la mauvaise tribune d’un blogueur qui avait commandé une Tesla Motors Model X (le dernier modèle en date de la marque) mais critiquait le lancement s’est vu tout bonnement annuler sa commande par le grand chef en personne…

Les futures recrues convoquées dans un bar

Pour que ses techniques de management fonctionnent à plein, elles doivent s’appliquer à des éléments susceptibles de correspondre parfaitement à l’entreprise. Ainsi, Steve Davis, directeur des projets chez SpaceX a-t-il été recruté au berceau ou presque. « Musk appela un assistant du département d’études aéronautiques de Stanford et lui demanda s’il connaissait des étudiants en master ou en doctorat qui soient brillants, travailleurs et sans famille. »Davis correspondait au profil. « Musk l’appela le mercredi et lui proposa un emploi pour le vendredi. »La responsable des recrutements pendant cinq ans, Dolly Singh s’amusait à « éplucher les revues scientifiques à la recherche d’ingénieurs aux caractéristiques très précises(…) Elle remettait des enveloppes vierges contenant une invitation pour une première rencontre à une heure donnée, dans un bar ou un restaurant. Les candidats qui s’y rendaient découvraient qu’ils faisaient partie d’une poignée d’élus », raconte Ashlee Vance. Une fois repérés, les futures recrues sont soumises à « un feu roulant d’entretiens et de tests. » Les derniers sélectionnés, qui ont su résoudre un problème faisant parfois jusqu’à 500 lignes, doivent rédiger un essai adressé à Elon Musk lui-même, expliquant pourquoi ils veulent travailler chez SpaceX. Enfin, vient le temps de l’entretien avec le grand maître. Moment qui peut durer entre « trente secondes et quinze minutes » et couvrir un éventail allant « de la torture au sublime ». Le plus souvent, Musk pose des énigmes et « s’intéresse moins à la réponse donnée qu’à la démarche pour y parvenir. »

Une résistance hors-norme au stress

Les témoignages recueillis dans l’ouvrage d’Ashlee Vance font état d’une personnalité hors-du-commun. Musk semble indifférent à la pression et au stress. L’auteur revient sur la période de 2008 au cous de laquelle les deux entreprises de Musk – Tesla et SpaceX – brûlaient un argent considérable et les deux sociétés étaient en réel danger. Coup de chance, la NASA se décida à signer un contrat avec le fabricant de fusées, l’utilisant comme sous-traitant et la sauvant ainsi d’une banqueroute annoncée. « La plupart des gens perdent pied, raconte un collaborateur. Elon, lui, devient hyper-rationnel. Il reste capable de prendre des décisions à long terme très claires. Plus ça devient dur, mieux il se comporte. Je n’ai jamais rencontré une telle capacité de souffrance. » Si son mental tient, c’est son corps qui lâche. »Il lui arrive de paraître absolument épuisé. Ce ne sont pas des poches qu’il a sous les yeux mais d’obscurs et profonds vallons. Et, quand il est vraiment « écrasé de travail », il pèse plus lourd.

Son plus grand ennemi ?

Pour Ashlee Vance, « il semble que l’extension de ses ambitions soit devenue une addiction, au point qu’il ne puisse s’empêcher d’annoncer des engins comme l’Hyperloop » (le train du futur ultra-rapide, NDLR). Après avoir voulu bousculer l’industrie automobile et l’aéronautique, l’homme regarde désormais vers Mars. Son rêve: coloniser la planète afin « de permettre d’assurer la survie de l’Humanité ». Le syndrome d’hubris? « Beaucoup de bons ingénieurs(…) ont été poussés vers la sortie ou licenciés brusquement au nom de choses qu’ils n’avaient pas faites. Prouver à Elon qu’il avait tort sur un sujet était un péché mortel », témoigne un ancien ingénieur de SpaceX. Ashlee Vance cite également les témoignages anonymes de hauts responsables publics avec lesquels Musk travaille régulièrement. « Son plus grand ennemi, c’est lui-même et sa manière de traiter les gens. »

hr8

Avouons-le, des hommes hors de l’ordinaire…

Top